Barcelone, notes juillet 2014

Les lieux parfaits

Les lieux ne changent rien à l’affaire tant que je peux trouver un coin pour écrire, un paquet de cigarettes et une poignée de bières. Le confort varie, la qualité des petits déjeuners également. J’observe. Le style des filles,  les jeux pour enfants, les jeunes en troupeaux. J’observe et ne retiens rien. Les lieux sont un décor de faible importance. Oh bien sûr parfois tout se met en place à la perfection et je me dis j’aimerais bien vivre là. Les lieux parfaits ne méritent guère plus qu’un conditionnel.

UAB, 3 juillet 2014

Zoo Barcelone

La mise en scène la plus ridicule qui soit, musique hollywoodienne bon marché, couple de présentateurs dresseurs tout droit sorti d’un plateau de télé, foule bruyante qui applaudit à chaque bon mot ou prétendu tel, tout cet apparat grotesque  ne saurait effacer la grâce inouïe de ces quatre dauphins se donnant en spectacle. Ce dernier manque d’élégance mais je n’avais encore jamais vu un dauphin se redresser de toute sa hauteur puis parcourir en marche arrière un bassin. Le reste, j’avais déjà vu, et souvent en mieux mais ce n’est pas grave. Tant qu’il y aura des zoos, je saurai où passer mon temps libre dans les villes étrangères.

Zoo, 5 juillet 2014

Vol AF 1948

Il faut voyager seul pour rencontrer du monde, discuter avec des inconnu-e-s. Et c’est pour ça qu’il faut voyager non  ? Il y a les paysages et les ambiances d’accord, la nourriture et les boissons éventuellement, mais un voyage réussi, ce sont surtout les rencontres. Les bonnes rencontres font les bonnes anecdotes et un voyage sans anecdote est une perte multiple (temps, énergie, argent).

Oui.

Je voyage en famille et n’adresse la parole qu’à ma femme et à mon fils sauf lorsque les circonstances m’obligent à faire autrement : être poli quand j’achète quelque chose, demander la note à l’hôtel.

Pour le travail je voyage seul. J’emmène de la lecture, de quoi écrire. Mais j’ai voulu faire un effort. Tenter une expérience. Passer deux heures à côté de quelqu’un coincé dans un avion, autant faire connaissance non ?

J’étais fatigué, j’ai attendu un peu. Ai pris des forces d’abord, et le café, les petits gâteaux. Une femme, 55 ans peut-être, colorée en blond. Je n’ai pas eu à insister beaucoup, elle n’attendait que ça parler. Son amie et ses problèmes de voiture. Et ses voyages. Elle a voyagé, beaucoup, en club, toujours. Club Med, Marmara. L’Égypte, un super guide. Il y en a qui sont des voleurs mais lui non il était super. Elle pose une question parfois et je réponds brièvement puis elle reprend aussitôt le fil de ses déplacements. L’Espagne, les Maldives. C’est joli les Maldives mais l’avion c’est long. Mais ça valait le coup. On n’a rien sans rien, tout ça tout ça. L’avion se prépare à atterrir, elle parle, je l’écoute, elle m’ennuie et j’aurais mieux fait de me comporter comme d’habitude : me taire, lire le journal ou fermer les yeux. Les voyages ne rendent pas les gens plus intéressants et je suis bien placé pour le savoir.

Je la recroise à la gare routière et nous nous souhaitons mutuellement un bon séjour.

UAB et Zoo, 3 et 5 juillet 2014

Plutôt bien

Je ne cherchais ni n’attendais rien de spécial et j’ai bien fait. Pas de quoi déprimer vraiment, et pas de quoi s’exciter non plus. J’ai travaillé, j’ai réseauté. Niveau professionnel, ça roule. C’est le reste qui m’inquiète toujours un peu. Là il y a la mer. La mer et le vent. Le vent et les vagues, j’adore ça. Je sors marcher jusqu’à la plage tous les soirs. De jolis corps en mouvement et le soleil sur ma peau. J’arrive à articuler quelques mots en espagnol mais je ne parviens pas à dormir. Je tourne et vire, me masturbe par routine, retourne fumer une clope sur le balcon, je n’en peux plus, j’attends que le soleil se lève enfin. Je suis sans cesse fatigué mais je bois moins qu’à la maison, c’est plutôt bien donc.

Hôtel Salles V, 4  juillet 2014

uab

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