Grand un

Grand un regarder le monde et se persuader tant bien que mal que nous en sommes partie prenante. Qu’importe si ce n’est qu’à moitié vrai. Qu’importe si nous préférerions vivre en marge pour de bon. Nous avons tant refusé que nous n’en sommes plus guère capables en semaine. Du lundi au vendredi, de 9h30 à 17h30. Une heure pour déjeuner.

Il y a les réflexes conditionnés. Rentrer chez soi, retirer ses pompes, ouvrir une bière, allumer la télé. Changer de chaîne, opter pour le moins insultant. Essayer un peu d’oublier.

Notre vie et celles des autres. Notre vie d’abord, la télévision n’est pas assez forte.

L’alcool peut aider. L’alcool peut détruire. Ça ne change pas grand-chose au total. L’alcool peut aider. L’alcool peut détruire. Et la vie dans tout ça ? Juste une farce, alors en rire. Violemment. Grand un se garder des jugements de valeur. C’est nul. C’est à chier, c’est génial. La pauvreté de l’expression comme un cancer, une tumeur sans rémission. Grand un et il n’y a pas de grand deux car nous refusons les ordres et les hiérarchies d’où qu’ils viennent excepté en semaine bien sûr. Grand un ne pas s’inquiéter outre mesure, assumer nos erreurs. Les chérir si besoin.

Grand un les impasses ont été construites pour nous. Elles au moins ne nous ont jamais déçus. Elles au moins nous ne les avons jamais faites pleurer. Et inversement. Nous ne cherchions pourtant rien d’inaccessible. Quelques rires et tendresses, quelques plages de repos. Grand un ne pas s’avouer vaincu. Et achever le travail.

Pau, 2001

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