#NiPatrieNiPatron, épisode 2

C’est un peu pénible à lire donc je ne les lis pas mais rien que de les voir passer jours et nuits c’est pénible, tous ces statuts facebook, tous ces éditos, toutes ces déclarations, ces slogans, ils se ressemblent tous, ils jouent tous la carte du chantage et de l’émotion, ils puent la morale et les bons sentiments, c’est Oui-oui vote aux présidentielles, ou Martine, comme vous voudrez, et c’est quand même super lourd, c’est à peu près aussi lourd que cette phrase est longue et encore, je me retiens, quand j’ai commencé à écrire je pouvais faire des phrases sans ponctuation qui courraient sur des cinq ou dix pages, je pense que c’est à cause de Bleu comme l’enfer de Djian mais bon, c’est une autre et ancienne histoire.

Alors donc et pour synthétiser, on n’a pas le choix voyez, on est en mode c’est la démocratie mais on n’a pas le choix parce que le FN c’est le nazisme, le fascisme, les camps de concentration, la mort de la démocratie et j’en passe et donc, même si c’est une ordure libérale, vous allez voter Macron, super, mais ça ne vous suffit pas, il vous faut aussi persuader le monde et vos ami.e.s facebook de faire la même chose. Et tous les jours et toutes les nuits, vous ajoutez un lien, un statut, une réponse, un commentaire, vous n’arrêtez pas. C’est bien. Grâce à vous, nous allons nous prendre pour cinq ans de régression sociale et de destruction des services publics – oui, on a l’habitude, ça fait un moment que ça dure -, ce qui devrait assez logiquement faire monter le FN. En gros et comme j’ai cru le voir tagué quelque part Macron 2017 = Marine 2022, jute pour satisfaire à la mode des slogans idiots.

En vrai je m’en fous. Je ne vote pas. Si on laisse les gens voter, c’est parce que ça ne change rien. Que ça ne sert à rien. Parce que tout un système politico-médiatique – un système, pas un complot, je lis Bourdieu, pas Soral – passe son temps à nous expliquer comment voter et pour qui et pour quoi. Et ça marche. Et quand ça ne marche pas (référendum de 2005, Brexit), aussitôt médias et politiques hurlent en cœur que si on a mal voté, c’est qu’on a mal compris la question. Parce que des fois les gens sont un peu bêtes quand même. Ils refusent de voir ce qui est bon pour eux. L’Europe, le capitalisme… Toutes ces merveilles. Oui je sais, c’est un peu simpliste. Mais bon, ce que j’entends le plus souvent pour défendre le vote, c’est « il y a des gens qui sont morts pour ça » – ouais, il y a des gens qui sont morts pour Hitler, et alors ? – et « je vote parce qu’il y a des pays où on ne peut pas voter », oui, et je fais de l’alpinisme parce que je suis dans un pays où il y a des montagnes…


http://corsemachin.com/politique/3-castors-refusent-de-faire-barrage-front-national/

Bon. Pourquoi m’énerver pour si peu alors ? Parce que je pense aux personnes avec lesquelles j’ai défilé, en manif normale ou en sauvage, gueulé « Ah, Ah, Anticapitaliste », respiré les lacrymos, évité les grenades, les mêmes qui juraient qu’elles ne voteraient plus socialiste, plus jamais, et quand je les vois là qui pleurnichent en appelant à voter Macron, en vrai j’ai la haine.

À suivre, sans doute, parce que ça risque de continuer à m’agacer encore un peu…
Paris, le 27 avril 2017

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2 réflexions sur « #NiPatrieNiPatron, épisode 2 »

    1. Merci ! En fait, ce cirque m’intéresse tellement peu que je ne suis pas encore certain qu’il y aura un épisode 3… À suivre, peut-être.

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