noir désir / 14 décembre 1999

Noir désir

Les rires tuent
Le cul des filles idem
Je me refuse à parler des femmes
Sale période malgré Sylvie
Non
Je confonds avec une autre
Sylvie c’était plus tard
C’était au retour de vacances
Béa peut-être
Son prénom importe peu mais son cul bordel son cul
M’a tué net

Il devrait y avoir une limite
Un repère
Un plafond
Mes douleurs expulsées sur le pas de sa porte
Elle retrouve un vieil amour
Ne souhaite plus me revoir
Tout en ruine et ne regrette rien
Un temps pour ne pas (se) taire

Quand je fonctionne elle rêve
Quand je ne suis pas là elle s’y promène
Sans y prendre garde elle m’a réinventé le hasard
La déception

Je redescends au bar
Je ris et fort pour éviter les questions
Je me crois vivant une fois encore
À peu de frais
Trois pintes fois 24
Et deux cafés
10 francs pile

Regarder la nuit enfumée sans s’y perdre car nous n’avons plus l’âge

Le bilan se détériore
Il est étrange que j’en rigole
La beauté est trop forte quand je la tiens dans mes bras

 

Paris, novembre 1999

14 décembre 1999

à la limite de l’insoutenable mais toujours on tient
dans l’ensemble droit
un foutu miracle mais comme c’est dur

il n’en fallait qu’une
ce n’était pas la bonne
je me suis brûlé les ailes malgré tout
me suis brûlé

un jour supplémentaire et l’impossibilité de dormir toujours ne serait ce qu’une minute une seconde deux peut-être les nuits noires et blanches où jamais tu n’étais là et ailleurs on te touchait ailleurs tu ouvrais tes lèvres pour gémir je t’entendais presque
j’en pleurais surtout

un jour supplémentaire
la nuit pour rien

la fatigue sera l’issue sera ma perte
je n‘ai pas fini de te vomir

Paris, décembre 1999

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