La bouffe, ça ne m’a jamais intéressé
Les bons petits plats
Les bons petits vins
Tout ce qui est bon et petit m’ennuie
« Je connais un bon petit restaurant… » mais vas-y mon chéri, pars devant, je te rejoindrai une autre fois… Au restau, mes moments préférés sont les longues attentes entre chaque plat, j’en profite pour sortir fumer. La lecture des menus peut m’amuser quand je suis d’humeur : cette manie absurde de coller l’adjectif printanier dès que ces escrocs – je parle des restaurateurs – font l’aumône d’une feuille de salade verte.
Mon nouveau milieu professionnel est sensible à ces choses-là
Il y a les buffets
Les pots de ceci cela
Les repas au restaurant
Et ils et elles goûtent le vin
Et ils et elles savourent le champagne
Et elles et ils le trouvent très bien
« Et tu te rappelles ce petit Bordeaux – Bergerac – Macon – rayez la mention inutile – qu’ils servaient à tel endroit ? » Non je ne me rappelle pas. À tout prendre je préférerais une bière. Une quelconque pression de base servie trop froide. Je ne dis rien, je m’adapte. J’ai appris leur langage, copié leur gestuelle, je sais respecter les rites et les coutumes, je mimerai leurs usages comme il faut. Et non, je n’ai pas l’impression de me prostituer ni de renier mes principes. C’est comme n’importe quel boulot, il y a des attitudes à avoir et je respecte ça.
Paris, mars et mai 2014
Sur un sujet proche mais en beaucoup plus drôle, voir l’excellent billet de Boulet Basse-Définition ici : http://www.bouletcorp.com/blog/2014/03/16/basse-definition/