j’étais pressé, tout le temps, j’avais toujours x choses à faire, et je faisais tout, finissais en avance le plus souvent, et sans montre, inutile, lever à cinq heures chaque matin et bosser, bosser sans cesse, je n’ai pas le temps, il y a tant à faire et j’ai tant à prouver et je n’ai pas le choix et c’est fini et cela ne se reproduira plus.
je m’oblige à marcher lentement, me force souvent à ne rien faire, rêvasser, prendre un stylo et un carnet, noter deux trois bricoles, les laisser reposer et si cela ne donne rien, aucune importance, j’ai des bières au frais et quelques séries en stock, des jeux à finir aussi.
j’accepte de perdre mon temps, de le gaspiller au besoin. je sieste tous les après-midi. revois des ami-e-s perdu-e-s de vue. rate un rendez-vous sur deux et oublie régulièrement de consulter mon agenda. pas de quoi faire le fier, pas de quoi se flageller non plus. je sais qui je suis, je sais ce que je veux et ne souhaite plus rien prouver. j’ai passé l’âge.
Paris, septembre 2013