le bruit de la chute je ne lui accorde aucune importance depuis le temps
tu devrais le savoir et je ne devrais pas avoir à me répéter aussi
j’en deviens ridicule et pénible et lourd
répétitif
si tu crois que ça m’amuse
que ça m’enchante
tu te trompes au plus haut point Continuer la lecture de un temps pour tout et toi
Archives par mot-clé : 1999
N’importe quelle ville
La rue. La rue avec tous ses fantômes, avec toutes mes retrouvailles. La rue comme seul horizon, pour unique projet. La rue et ses trésors cachés. Tous les enchantements possibles, imaginables. La rue. La nuit. La rue la nuit est toujours plus belle, la chair y affleure davantage, les paroles y sont plus rares, plus vitales. La ville. N’importe quelle ville pourvu qu’elle soit européenne. N’importe quelle rue de cette ville. De hangars ou d’entrepôts, de taudis ou de luxe, blanche ou obscure, n’importe quelle rue. Une nuit parmi toutes les nuits à venir, les précédentes ne comptent pas, elles furent effacées, il n’en reste aucune trace. Nous ne sommes pas là pour le détail et revendiquons l’assassinat de l’anecdote, la destruction des particularismes. Il n’y a pas, il n’y a plus de différence entre ici et ailleurs, hier et demain, vos vies contre ma mort. Certains en doutent, d’autres contestent, ils voudraient en discuter, nous refusons de leur adresser la parole plus longtemps, ce serait la pire compromission qui soit. Et une inutile perte de temps, d’énergie. Continuer la lecture de N’importe quelle ville
Chili – Argentine – Vietnam
C’est au supermarché du coin que je m’en suis enfin rendu compte, il n’est jamais trop tard je pense, c’est mon côté optimiste dans l’âme, je tournais en rond mais vraiment depuis des mois et des mois et le temps passe bizarre, des grumeaux dans les coins, des espaces peu clairs et je finirai bien par me perdre, je finirai par ne plus pouvoir bouger, ne plus savoir quoi dire, et comment on lutte dans ces cas-là, comment il faut réagir, la tête hors de l’eau minimum, et de quoi respirer, si on agite les bras on s’enfonce plus encore, si on appelle au secours, les gens se sauvent rien vu rien entendu monsieur l’agent de toute façon c’est pas un gars de chez nous alors quoi, alors quoi faire, je n’en sais rien, je n’ai jamais rien su on dirait, rien qui puisse servir en tout cas, pas la moindre notion de l’utile, c’est mon côté pessimiste histoire d’équilibrer la balance au supermarché du coin. J’ai jeté un coup d’œil au ticket de caisse, Monoprix vous remercie de votre visite – Joyeuses Fêtes, deux cents trente balles, 09-12-1999, 16h56, j’apprécie la précision des caisses enregistreuses mais Joyeuses Fêtes ils exagèrent. 230 balles pour la semaine, raisonnable. Continuer la lecture de Chili – Argentine – Vietnam
noir désir / 14 décembre 1999
Noir désir
Les rires tuent
Le cul des filles idem
Je me refuse à parler des femmes
Sale période malgré Sylvie
Non
Je confonds avec une autre Continuer la lecture de noir désir / 14 décembre 1999
à quel point
vois à quel point je me suis rabaissé
sache que je n’accuse personne
pas même toi
en train de lire sur le canapé du salon
le dernier roman à la mode
je n’aurais pas su l’écrire
le lire moins encore Continuer la lecture de à quel point
ensommeillés
un jour comme aujourd’hui
une nuit comme toutes les autres
et si nombreuses
on ne compte plus
tourner la tête
hausser les épaules
comme si de rien n’était
nos verres quoi qu’il en soit ne désempliront jamais Continuer la lecture de ensommeillés
Juste un été
un jour où tu marchais trop vite pour moi
où tu marchais tandis que mes jambes refusaient d’obéir
pourquoi devrais-je douter de moi à cette heure
et combien de fois nous sommes nous déjà séparés
tu dors j’écris dans la pièce à côté et veille à minimiser mes bruits – papiers froissés
je rature à mi voix
à petits gestes