Il faudrait… et comme il y a dix ou vingt ans, chaque fois que je commence une phrase au conditionnel, j’ai envie de m’arracher l’avant-bras à coups de dents ou de me mordre un oeil mais je suis trop vieux ou fatigué ou trop les deux pour ne pas savoir que conditionnel ou futur ou présent ne change rien à l’affaire. Il faudrait, il faudra, il faut, ça reste ces petites résolutions auxquelles on s’accroche pour croire quelques secondes ou semaines que le combat n’est pas perdu. Lol. Mdr. Ptdr. Tout ce que vous voudrez. Croire qu’il est possible de changer quoi que ce soit. De modifier sa trajectoire. Prendre de bonnes résolutions n’est pas une option viable.
Nos vies contemporaines sont tout aussi routinières et normées que celles de nos arrière-arrière-grands-parents, nous avons simplement un niveau de confort matériel plus élevé – ce qui ne veut pas dire que nous vivons mieux -, un niveau de surveillance qui ne cesse de croître et une soif de consommer du divertissement sans limites et ça tombe bien, c’est exactement ce que le système actuel nous offre, c’est bien fichu. Et ça nous plaît. Ça marche. On serait dans la rue sinon. Armes à la main, visages masqués. Prêts à en découdre. On brûlerait ordinateurs et portables sinon. Banques et assurances seraient en flammes. On ferait des potagers à la place.