tout est maintenant rentré dans l’ordre
les malentendus sont levés
les ambiguïtés
tout est plus clair
à la limite de l’ennui
lorsque je fume au balcon
je n’ai plus personne à qui penser
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Archives par mot-clé : massacre
une année pile
c’était hier je me rappelle, c’était il y a un an et il m’a fallu crever l’abcès, il m’a fallu lui avouer qu’elle m’obsédait, que je ne vivais plus que pour la voir, l’entendre, être prêt d’elle, je ne vivais plus que pour elle. je n’ai pas su lui dire. je n’ai pas su exprimer ce que je ressentais. ni pourquoi il était indispensable qu’elle devienne – si tel n’était pas déjà le cas – amoureuse de moi sinon c’était fichu, sinon vivre n’avait plus la moindre importance et je n’ai rien su dire, je n’ai pas su terminer la moindre phrase intelligible, sensée ou sensible. j’ai juste été capable de bredouiller qu’elle m’attirait. c’était ridicule. Continuer la lecture de une année pile
bon pour personne
avant les massacres je dormais mal
je dormais mal car j’étais amoureux
avant les massacres j’étais amoureux d’une jeune femme vivant dans le sud
une de ces villes où les gens se croient malins parce qu’ils ont un accent à la con et
se baladent en tee-shirt six mois par an
avant je dormais mal Continuer la lecture de bon pour personne
depuis le 13 novembre
sur quelques conséquences personnelles et parfois non prévisibles des massacres parisiens
depuis le 13 novembre j’ai arrêté la pornographie en ligne et ne regarde plus en me masturbant les scènes de torture tarifée que l’on peut voir par milliers sur xhamster ou youporn, l’une des dernières que j’ai pu voir était un gangbang allemand de taille réduite, cinq types sur une femme et les mecs portaient des préservatifs ce qui est plutôt rare, plutôt bienvenu, et après avoir éjaculé dans leurs capotes, les mecs maintenaient vers l’arrière la tête de la femme blonde et vidaient le sperme dans sa bouche pour qu’elle avale et ça ne voulait rien dire, personne ne peut prendre de plaisir à cette situation à part des mecs capables de traiter des femmes comme de la viande, c’est comme ces scènes absurdes de fellation où le mec debout pince le nez de la femme pour l’empêcher de respirer, ça ne ressemble à rien, je me suis pourtant branlé devant ça, et j’ai arrêté donc. Continuer la lecture de depuis le 13 novembre
rien à attendre
et lorsque ma femme me demande si le moral ça va mieux j’ai le casque et fais semblant de ne pas entendre et elle n’insiste pas elle sait que j’écoute souvent très fort de la musique violente et puis je ne souhaite pas lui mentir je ne lui dis pas tout ça ne sert à rien de tout dire ce serait comme vouloir tout écrire ce serait destructeur pour elle pour mon gamin pour moi évidemment je ne lui dis pas tout mais je ne lui mens pas est-ce que ça va mieux ? je ne tremble plus je ne pleure plus Continuer la lecture de rien à attendre
des heures comme maintenant – improvisation 4
j’ai lutté des années entières / je me suis battu comme un chien / contre les flics et les médecins / les contrôleurs / les autorités et les uniformes / contre tous ceux qui prétendaient dicter ma conduite / j’ai lutté des années entières contre la médiocrité / la mienne en premier lieu / contre la phallocratie / le machisme ordinaire / la violence masculine permanente / la mienne en premier lieu / l’instinct de viol / l’instinct de propriété / toutes les bêtises qu’ont peut lire et entendre sur l’instinct… / ça n’existe pas / tu es dressé.e c’est tout / tu apprends à te comporter comme tu es censé.e te comporter / et c’est fou comme ça marche bien / depuis si longtemps / il suffirait de ne pas y penser / de penser à autre chose / il suffirait de se laisser distraire c’est vrai et tout / tout serait beaucoup plus confortable Continuer la lecture de des heures comme maintenant – improvisation 4
il n’y a plus rien – improvisation 3
paris 17 novembre 2015 je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée parce qu’en improvisant on écrit n’importe quoi n’importe comment et on peut blesser des gens aussi blesser des gens qu’on aime et ce n’est vraiment pas ce que je souhaite faire là tout de suite maintenant mais je n’ai pas l’impression d’avoir le choix, si je ne n’écris pas autant crever tout de suite parce que là tout de suite maintenant je n’ai plus rien, je n’ai plus envie de rien, ma carrière des articles des bouquins des colloques des projets faire carrière, oui, rien à foutre, c’est grotesque, dérisoire, mon frère est à dublin et il me dit que ça doit être bizarre paris, il n’arrive pas à imaginer, il m’écrit ça samedi et je lui réponds qu’il n’y a plus de paris, il n’y a plus rien Continuer la lecture de il n’y a plus rien – improvisation 3