paris 17 novembre 2015 je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée parce qu’en improvisant on écrit n’importe quoi n’importe comment et on peut blesser des gens aussi blesser des gens qu’on aime et ce n’est vraiment pas ce que je souhaite faire là tout de suite maintenant mais je n’ai pas l’impression d’avoir le choix, si je ne n’écris pas autant crever tout de suite parce que là tout de suite maintenant je n’ai plus rien, je n’ai plus envie de rien, ma carrière des articles des bouquins des colloques des projets faire carrière, oui, rien à foutre, c’est grotesque, dérisoire, mon frère est à dublin et il me dit que ça doit être bizarre paris, il n’arrive pas à imaginer, il m’écrit ça samedi et je lui réponds qu’il n’y a plus de paris, il n’y a plus rien Continuer la lecture de il n’y a plus rien – improvisation 3
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d’où je suis et Paris
Lorsqu’aujourd’hui on me demande d’où je viens et que je ne réponds pas par une boutade du style « aucun intérêt, ce qui m’intéresse c’est où je vais », c’est plutôt rare, lorsqu’on me demande d’où je viens donc, je cite Lou Reed et John Cale (Small town, Songs for Drella, 1990) : « Je viens d’une petite ville et quand on vient d’une petite ville, il y a une seule chose à faire, la détester et partir » (There is only one good use for a small town / You hate it and you’ll know you have to leave). Ce que j’ai fait. Ma mère y étant restée, j’y retourne une à deux fois l’an. Au retour, lorsque la banlieue se dessine, pavillons, usines et tours en ordre aléatoire, je recommence à respire et attends Austerlitz avec impatience. Et lorsqu’on me demande si je pourrais vivre ailleurs qu’à Paris, je réponds oui, bien sûr, New York, Tokyo… Continuer la lecture de d’où je suis et Paris
Treize quatorze
Un événement oui. Un sacré hasard et je me revois trop vite treize quatorze ans plus tôt. Treize quatorze ans plus tôt, je ne riais pas. Ne savais pas faire. Ni rire ni marcher droit dans les rues au soleil sous le regard des filles et garçons en terrasse et tous plus beaux les uns que les autres alors que moi non, moi au contraire. Tu me succédais immédiatement à l’appel. Laurent B., Magali B. Même les profs que nous jugions cools sacrifiaient à ce rite imbécile. Qui me donnait pourtant le bonheur quotidien d’entendre tes nom et prénom tels un poème. Les joies de l’imparfait et ses mises à distance relatives. Treize quatorze ans plus tôt, je haïssais les week-ends et les vacances car alors je ne te voyais plus. Des journées inutiles. J’y lisais des livres, révisais les cours. Un garçon terne dans l’ensemble.
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