Essai de réponse à une amie qui ne comprend pas pourquoi j’en veux aux hommes. Puis ça dérape…
Lorsqu’il m’a demandé si j’avais des pulsions suicidaires, oui, je crois que c’est l’expression qu’il a utilisée, il n’a pas parlé d’envie de mourir ou d’envie de mettre fin à mes jours, il a parlé de pulsions suicidaires, et au pluriel, comme si on pouvait souhaiter mourir plusieurs fois et j’ai spontanément répondu non mais c’est parce que la question était mal posée. Les pulsions sont ce qu’il y a de pire en nous. Les pulsions masculines – dont je ne crois pas dix secondes qu’elles soient innées, naturelles ou universelles mais dont je sais au contraire qu’elles sont des constructions sociales qui se maintiennent d’autant plus facilement qu’elles profitent aux hommes et confortent leur domination – sont le viol et la violence. Et l’ambition n’est guère qu’une forme domestiquée de ces pulsions dans la mesure où la réussite professionnelle élargit le champ possible des conquêtes sexuelles – que l’on parle de conquête n’est pas anodin, il y a les chasseurs d’un côté et les proies, la viande de l’autre – et rend socialement acceptable le mépris de classe le plus abject. Continuer la lecture de Patriarcat, pulsions et pilules roses