Toi non plus
Si j’étais triste mais je ne le suis qu’à moitié. Si j’étais brillant mais ça se saurait. Si ma vie. Si mes phrases. Si l’emphase à laquelle je me raccroche. Si je pouvais changer ce qui cloche. Si tout ce qui encombre. Si tout ce qui détruit. Si tout ce qui grignote l’envie. Si les rencontres où je n’ai pas été à la hauteur. Si tout ce que j’ai perdu sans l’avoir oublié. Si toutes les villes où je n’étais que de passage. S’il me restait douze ou vingt-quatre heures de vie. Si j’en avais assez des si.
Les amours qui font ce qu’elles peuvent et souvent ça suffit
Les amours qui souvent meurent que je l’ai ou non choisi (idem les villes)
Faire son possible tout en sachant très bien que ce n’est pas assez. Recommencer. Cent fois sur le métier. Il est des jours où je ne t’aime pas autant que je le devrais. Que tu le mérites. Et c’est dommage, tu ne songes même pas à me le reprocher. Si j’étais seul mais tu viens de rentrer, tu parles, tu me racontes ta journée. Tu parles beaucoup, trop de mots, trop de gestes, je ne pourrai pas te suivre longtemps. Je n’ose te le signaler, en couple il faut savoir se taire… Il m’arrive de regretter le silence et de ça non plus tu ne seras pas informée.
Si j’étais simple à vivre mais aucune fille ne saurait l’exiger. Toi pas plus que les autres.
Paris, juin – juillet 2003 et mars 2004
La ville ne ressemble à rien
la ville ne ressemble à rien et je ne ressemble à rien dans la ville et c’est parfait
c’est exactement ce qu’il me fallait
rejoindre l’autre avant que l’autre ne s’éloigne
chacun a ses raisons
chacun chacune baise l’autre à sa façon
les filles
la ville
ce qui fait qu’on se défile
la ville ne ressemble à rien et
les balles perdues ne le sont pas pour tout le monde et
c’est parfait
c’est exactement…
… c’est exactement ce qu’il me fallait
2004 ?
