c’était hier
une nuit trop longue
j’y rêvais de pierres
roches
carrières
mes amis sculpteurs sont en voyage ou en couple
ne peuvent plus m’aider à cette heure
c’est bien dommage
une différence minime au départ
le cœur gonflé de tempêtes
aucun mépris ne saurait l’en dissuader
aucune méprise
vider mon verre
avant que de partir en quête d’une autre bouteille
une nouvelle ivresse et bon marché
l’erreur mesuré en pourcentages en degrés d’alcool en réveils tardifs en coups de foudre à sens unique en travail bâclé en phrases approximatives
décevantes toujours
l’erreur mesurée à l’aune de tes charmes bordel
un jour viendra je saurai t’oublier
où que tu sois tu t’en rendras compte
perdue en un vide inédit
où que tu sois tu penseras à moi
pleureras mon nom
notre passé
il n’y aura aucun abonné au numéro que tu auras demandé
comme j’aimerais te voir ce jour-ci
comme je saurais rire
avant que de te prendre en pitié
avant que de te pardonner
avant que de te serrer en mes bras trop maigres
si souvent abîmés
bof je rêve
demain j’arrête de boire
demain j’arrête la nuit et les pierres
et je t’efface
aucun obstacle ne saurait dévier ma route aujourd’hui
en avant pour l’humiliation
Paris, janvier 2000
photographie ellebasi (détail)