vous allez bien ? vos proches aussi ? et ces vacances alors ? pas trop déçu ? j’espère que vous n’êtes pas tombé dans une de ces villes touristiques où les maires se la jouent fascistes à deux balles, et le masque il sera obligatoire dans telle et telle rue, et la plage, elle sera fermée de telle heure à telle heure, et si vous n’êtes pas sages, vous aurez des amendes et les drones vous survoleront nuit et jour et le moindre agent de sécurité aura le droit de vous verbaliser, oui. 135 euros. et au bout de quatre amendes, prison ferme. c’est une question de santé publique vous savez. ce qui est interdit. ce qui est autorisé. comme pendant la farce du confinement. ce qui est marchand est autorisé. ce qui est source de plaisir, surtout si c’est gratuit, ne l’est pas. et c’est pour votre bien alors arrêtez de chouiner, vous nous remercierez plus tard. tu parles.
moi je ne vous le cache pas, je suis déçu. les personnes qui prétendent nous diriger ont été d’une telle incompétence, d’une telle médiocrité. ils ont laissé crever les vieux en ephad, c’est tombé comme des mouches. ils ont assisté tranquilles à la mort de l’hôpital – 20 ans de choix budgétaire assumé – et ils poussaient le cynisme jusqu’à nous demander d’applaudir à 20 heures. une farce dans la farce. femme et enfant ont joué le jeu au début. je leur ai signalé un jour que grâce à bfm, france propagande, le monde et autres canaux d’information gouvernementale, ils applaudissaient tout le monde. le personnel hospitalier. les caissières. les éboueurs. et la flicaille. oui. les flics, les héros. ils ne doutent de rien. femme et enfant ont cessé d’aller sur le balcon à 20 heures. et quand on a pu retourner dans la rue, il n’y avait pas grand monde devant les hôpitaux les jeudis pour soutenir les héros. il n’y avait plus personne. et la manif qui s’est terminée sous les lacrymos à Invalides… je n’y croyais pas. je pensais que les soignants auraient un mini état de grâce. qu’ils et elles se feraient pas défoncer la gueule tout de suite. j’étais naïf encore. et donc ces gens-là sont toujours en place, souriants, satisfaits. la flicaille continue à parader sans honte, après avoir racketté comme des fous des semaines durant, à contrôler les papiers, les coffres de bagnole, les courses, ils se savaient – et se savent encore – tout permis et ils en ont bien profité. que les commissariats et les gendarmeries n’aient pas été mis à sac le premier jour du déconfinement me déçoit je l’avoue.
sinon la politique et moi, c’est fini. les manifs c’est fini. le militantisme. la lutte pour ceci cela. les gens sont trop cons. on a ce qu’on mérite. quand tu penses que blanquer est toujours en poste… ils ont montré qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient, dire n’importe quoi, se contredire d’un jour l’autre, en laissant des milliers de vieux crever, et ça ne prête pas à conséquence, ils continuent à faire de la thune et la une des médias dont la complaisance dépasse et de loin celle de la lointaine ortf. le fascisme a gagné. un fasciste soft, mondialisé, libéral. on a perdu. ce n’est pas grave. je passe plus de temps au boulot, je fais bosser les maths au gamin, on se fait un cycle Truffaut – c’est beau Truffaut, c’est beau un monde non numérisé encore – je révise mes katas etc continue à ne plus fumer. et les vacances ? bah rien. pas de festival de black metal en Suisse, pas de stage de karaté en Camargue, rien. Je ne serais pas allé en vacances dans la Grèce des colonels ou l’Espagne de Franco. Je ne pars pas en vacances dans la France de Macron.
Paris, improvisation du 2 août 2020, au son de Brouillard – tous les albums et singles sont excellents et tous s’appellent Brouillard