Archives par mot-clé : corps

Enfance sauvage, 2018, Ma jambe

« Je regardais ma jambe, elle pourrissait comme une pomme [..] je n’ai pas su quoi faire ». À quoi ça tient l’amour qu’on porte à un groupe ? car c’est bien d’amour qu’il s’agit. Ça faisait plus de vingt ans que je n’avais pas écouté un album le jour de sa sortie (PJ Harvey ? Noir Désir ?…) et quand Marianka, « basse saturée » selon les crédits de pochette, a envoyé un mail pour signaler la sortie de Nos paupières racornies, nos cheveux, je me suis précipité sur bandcamp et je l’ai écouté une, deux, trois fois d’affilée. Et depuis, il est plusieurs moments dans la journée où je chante Train fantôme : « c’est là que j’aime être, c’est là que j’veux être ».

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Hors d’atteinte (roman)

incontinence : (XII : lat. incontinencia)
1. vx ou littér. : défaut de continence, absence de retenue à l’égard des plaisirs de la chair.
2. absence de retenue (en matière de langage).
3. méd (1752) émission involontaire de matières fécales ou d’urine. ”
Petit Robert, édition 1986.

1.
La première fois, c’était en sortant du cinéma. CGR place Saint Louis, salle 5. Trente balles la place du lundi au vendredi 18 heures. Quarante sinon. Comptez vingt bonnes minutes de pubs et dix de bandes-annonces avant le film, les unes aussi bruyantes que les autres. Juste le temps d’avaler son seau de pop-corn, son demi-litre de soda noyé en glaçons mais là j’ai oublié le tarif, je n’aime pas les sucreries. Et mes dents ne tiennent déjà plus la route. Continuer la lecture de Hors d’atteinte (roman)

Le corps et les restes

Toutes ces histoires, toutes ces belles et grandes histoires, l’âme, la volonté, l’intelligence et la réflexion, la toute puissance de l’esprit, oui bien sûr, c’est vrai, ça compte, on ne peut le nier, je suis chercheur après tout, chercheur précaire mais chercheur quand même, mais aujourd’hui, et les jours et les semaines, les mois qui précèdent, plus d’un an que ça dure, depuis que j’ai commencé à préparer ce fichu concours, et avec ma femme, on en rigole, c’est les options qui lâchent dit-elle, et c’est infernal comme le corps et ses douleurs prennent le dessus, balayant tout sur leur passage, la joie et le soleil, les plaisirs les plus simples comme les plus rares, et même devant mon fils aujourd’hui je ne sais plus jouer la comédie en permanence et souvent je grimace, il m’arrive d’avoir les larmes aux yeux.
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