Archives par mot-clé : Enfance sauvage

Enfance sauvage – encore

« Encore ? Encore un texte  court sur un morceau quelconque d’un obscur groupe punk qui donne max dix concerts par an et que personne ou presque ne connaît ? Il n’y a pas d’autres sujets plus importants ? Je ne sais pas, le bastion social, l’extrême-droite au Brésil, la loi anti black bloc, les morts aux frontières, la forêt de Romainville, Bure, tu as l’embarras du choix je trouve, ce n’est pas un peu facile de rabâcher sans cesse les mêmes obsessions minuscules ? l’écriture, l’alcool, les fantômes, le punk, tu tournes en rond je trouve… »

Je ne choisis pas ce que j’écris. Je prends une feuille ou l’ordi et j’aligne des phrases. Je les enchaîne, je les supprime, je les laisse reposer, j’essaye de savoir si ça tient la route et si j’ai l’impression que c’est le cas, mais je peux me tromper, ce n’est pas très grave, si j’ai l’impression que ça tient la route donc, je publie. Sinon je jette. Je contrôle à peu près mon emploi du temps et ma consommation d’alcool, c’est déjà pas mal.

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Enfance sauvage, 2018, Ma jambe

« Je regardais ma jambe, elle pourrissait comme une pomme [..] je n’ai pas su quoi faire ». À quoi ça tient l’amour qu’on porte à un groupe ? car c’est bien d’amour qu’il s’agit. Ça faisait plus de vingt ans que je n’avais pas écouté un album le jour de sa sortie (PJ Harvey ? Noir Désir ?…) et quand Marianka, « basse saturée » selon les crédits de pochette, a envoyé un mail pour signaler la sortie de Nos paupières racornies, nos cheveux, je me suis précipité sur bandcamp et je l’ai écouté une, deux, trois fois d’affilée. Et depuis, il est plusieurs moments dans la journée où je chante Train fantôme : « c’est là que j’aime être, c’est là que j’veux être ».

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Enfance sauvage, 2015, Je suis un village la nuit

Je ne connais pas leurs noms, leurs parcours, je les ai vu une fois sur scène à la parole errante, le concert a commencé avec un retard énorme et ils ont abrégé leur set mais j’ai vu la playlist et ils n’avaient pas prévu de jouer Je suis lucide, dommage, dommage car j’en suis persuadé, cette chanson est l’une des branches à laquelle je me suis raccroché lorsqu’après le 13 novembre 2015 j’ai sombré, ce morceau a été une de mes rares béquilles avec quelques amies proches et ma femme et mon fils mais bon, le concert était extraordinaire, le son des deux basses résonne encore dans mon crâne et il est rare encore aujourd’hui que je voyage en train sans écouter au moins une fois très fort au casque Immeuble mou, Je suis lucide ou Nous les chiens. Cela me réveille, cela me rend vivant davantage. Enfance sauvage est avec Emma Pils et quelques autres l’un des beaux secrets de la scène alternative contemporaine.
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