brèves et fatras 1992-2000

L’hébergement gratuit sur internet suppose que les données déposées sont destinées à être commercialisées sans que l’on sache comment – et ça m’ennuie. La plupart des bricoles parues sur le micro-blog brèves & fatras – textes minuscules et notes en vrac sont ici, et .

rien n’est plus sinistre au monde qu’une boîte aux lettres vide de tous les courriers amoureux avortés
sinon peut-être
en format A4 sur papier glacé
la semaine Halloween à Leclerc
et la facture d’électricité que je ne pourrai pas payer cette semaine
et pas non plus la prochaine
j’évite d’y penser
je sors m’acheter des bières (Pau, automne 2000)

le silence joue à domicile
je n’ai pas obtenu ce que je voulais
oublier ton nom comme tu oublies mon téléphone
au fond tu ne me méritais pas (Pau, automne 2000)

cette brune aux cheveux courts
alcoolisée
aperçue puis scrutée au concert me rappelle trop Virginie
pour que je puisse sourire plus de 25 secondes et
elle est avec un garçon
qui se demande pourquoi
je les regarde triste (Pau, automne 2000)

elle m’a souvent dit que
vu ma façon de me déplacer
de me tenir
je devais être un partenaire sexuel intéressant
elle ne m’a jamais proposé de le faire et
il m’arrive de le regretter
quand je n’ai vraiment rien d’autre à penser

je n’ai pas choisi
je n’ai pas envie
je n’ai rien dit
j’ai souvent perdu
la mémoire
mon énergie
ce pourquoi je me détruis
je résiste et parfois je n’en peux plus
je te guette au hasard des rues
elles se ressemblent toutes et jamais tu n’y marches
je continue
je bois trop et fume plus encore
ni témoin ni spectateur
le moment venu je saurai me foutre en l’air

je surveille l’ombre de ce que je ne suis plus
je détruis ma vie
mes espoirs
ce qui me fait me lever tard
tout va bien et je m’en vais

et toutes ces villes
tout ce bruit
tous ces mots qui ne servent à rien sinon neutraliser du temps ennemi
ces milliers de femmes sitôt vues sitôt évanouies
anyway je n’aurais pas su quoi leur raconter
comment les faire rire

la vie est loin de ce que j’espérais mais ça je le savais déjà
rien de neuf en somme et j’attends que tu reviennes et tu ne reviens pas

Regarder les couples en souriant tranquille, hier eux c’était nous. Pas pressé de retourner dans ma chambre où le ménage est fait, le sac prêt, les cafards morts, ton odeur partie, le lit nu. Penser à toi et fumer ta dernière clope – elle est cassée. (1993)

elle ne viendra pas le voir et
il ne viendra pas la voir et qu’importe si nous en avons tous les deux envie
la vie emmerde souvent (1993)

Pas le temps, pas la peine. Les gens me perdent, je perds les gens. Le dernier verre, la dernière cigarette. Le dernier verre à nouveau. Ici vaut bien ailleurs. Ici il y a du bruit et des gens bougent. Ailleurs je ne saurais pas où dormir. (1992)

tel le témoin distrait j’oublie nos nuits pathétiques
tu négliges tes paroles comme mes silences
les blocs se figent
ils fatiguent de nous subir tout au long des massacres

avancer sur les genoux
quelques mètres à peine
et c’est sûr
le jeu n’en vaut pas la chandelle
mais il n’y a rien d’autre à faire
il n’y a rien d’autre

tout ce qui devait être dit
tout ce qui devait être accompli
tout ce qui devait être gâché et plus encore
les dispositions particulières

j’aurais pu ne jamais te rencontrer
j’aurais mieux fait de ne jamais te perdre
bien entendu j’ai tort
bien entendu je continue sur ma lancée

Tu n’appelles pas. Il faudrait dès à présent apprendre le détachement. Il faudrait que tu appelles.

ne rien attendre
ne rien espérer
je ne peux contrôler ce qu’elle souhaite alors…
accepter le silence
à nouveau
je ne t’en veux pas tu sais
non
tu ne sais ni ne veux savoir
et déjà tu me manques

passer les bornes et
repousser les limites
ça ne sera ni facile ni confortable
il est des jours comme ça
où je ne souhaite pas économiser les forces qu’il me reste
encore

une nuit encore
qui n’en finit pas
les souvenirs déboulent sans crier gare et
je n’aime pas ça
il n’y a rien à faire
je n’ai plus rien à boire
alors se laisser emporter
tous ces visages et tous ces corps
disparus
ces rues arpentées à toute heure
heureux ou inquiet
amoureux le plus souvent
garçon ou fille peu m’importe
une nuit encore où les morts me font signe
je sais à volonté
transformer Paris en cimetière

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