de la mort

Rappel : le « je » de ces textes, ce n’est pas moi ; c’est parfois moi en pire ou en exagéré, rien de plus – merci.

Je compte bien vivre encore un peu. J’ai des envies, de projets. Des lieux où me rendre et des personnes avec qui refaire le monde jusque tôt le matin. Des forêts et des rivages où me perdre. Tous ces livres à lire et à relire. Apprendre quelques poèmes, écrire d’autres textes. Oui j’ai encore de quoi faire. Et il y a le gamin bien sûr. Même si j’ai déjà plusieurs fois essayé de lui expliquer que je lui avais transmis tout ce que j’avais à lui transmettre, j’ai envie de le voir grandir, devenir un homme, j’ai hâte de le voir se casser la gueule et se relever. Il y a du boulot encore, ce n’est pas fini.

Et pourtant. En vrai je m’en fous. Je pourrais crever maintenant, ce ne serait pas un drame. J’ai fait mon taf. J’ai vécu de beaux moments et traversé de longues périodes merdeuses. C’est du bonus maintenant. Et c’est comme les bonus sur un dvd, l’interview du réalisateur et le docu sur la production, on s’en fout un peu. Le plus souvent, même les films qu’on adore, on ne regarde jamais.

J’en suis là. Le film est passé. Rien de ce qui s’annonce n’aura la même fraîcheur. La même intensité. Je ne boirais pas ce que je bois si je n’avais pas envie d’en finir, maintenant. Ne fumerais pas ce que je fume. C’est long d’user un corps. Je suis patient. Méthodique. J’ai fait mon taf. Et si je ne prends pas le temps de relire Ulysse ou Crime et châtiment, et si mon gamin ne m’entend pas répéter une millième fois que la vie est une suite de combats où l’on perd neuf fois sur dix mais que quand même, parfois, parfois ça en vaut un peu la peine, au fond, quelle importance.

Paris, 13 juillet 2017

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