Il fallait être à Paris je crois. Les personnes à qui j’en cause et qui étaient ailleurs sont toujours étonnées de ce que je raconte. Qu’il s’agisse de l’ampleur de ce phénomène, le cortège de tête n’ayant cessé de grossir manif après manif, ou des innombrables provocations et violences policières qui ont rendu ce cortège de tête de plus en plus offensif et auto-organisé. Il fallait être à Paris, passer devant les orgas, les syndicats et leurs services d’ordre dégueulasses, les ballons, les camionnettes qui crachotent Trust – oui, en 2016, Antisocial, et pourquoi pas Un autre monde tant que vous y êtes… – ou l’atroce C’est dans la rue que ça s’passe, contourner les grandes gueules qui braillent depuis des décennies les mêmes slogans moisis, Tout est à nous, rien n’est à eux, gna gna gna, il fallait aller devant, au niveau des rangées de flics, de gendarmes, de CRS, il fallait aller vers les nuages de lacrymos. Et on y était. Et c’était beau.
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