Si je me suis en juillet dernier inscrit comme contributeur sur Wikipedia, c’est en grande partie pour créer une entrée dédiée à Drive blind. Que le groupe responsable d’un des plus formidables albums de rock’n’roll des années 90 (Be a vegetable, PIAS) soit absent est incompréhensible. Que cet album ne soit plus disponible depuis des années l’est tout autant. En fouillant un peu, j’ai trouvé un élément d’explication : le groupe se sépare peu de temps après la sortie de l’album, en pleine tournée. Juste avant un passage prévu aux Eurockéennes… Et ça m’agace quand je google « Drive blind » de tomber sur le groupe Ride (je viens d’écouter ce titre pour la première fois à l’instant, du Jesus & the Mary Chain pour les nuls, mais c’est une autre histoire).
Je ne sais pas plus pourquoi ni comment ni où j’ai acheté ce disque. En 1996, je vendais mes affaires pour m’acheter des clopes et la plus grande partie de ma discothèque est partie en fumée, idem pour ma bibliothèque. Mais bon, j’ai acheté cet album à la sortie et j’ai réussi à le garder. Et l’écoute souvent avec un plaisir intact. Comme dans le Nevermind de Nirvana, il y a sur le CD un morceau caché à la fin de la dernière piste. Mais si Endless nameless a fini par obtenir un titre (morceau repris sur une face B de single, puis dans les innombrables compilations consacrées au groupe de Seattle), je ne crois pas que ce soit le cas ici.
Les paroles sont parfois idiotes (« She’s got a big tattoo of Mick Jagger’s face in a very special place », ouh la la, moi qui me fous autant de cette vieille ordure que des tatouages, je m’excite moyen…) mais l’énergie, les voix et le rythme emportent tout. Et souvent les paroles tiennent la route. « I’ve been away for a while / Trying to find a reason to smile / I lost my calm for a while / Got no more reason to smile, again ».
J’ai vu le groupe le 29 mars 1996 au Plan, à Ris-Orangis. C’est la seule fois où j’ai mis les pieds là-bas. Il y avait aussi les Burning Heads. Je portais un tee-shirt blanc avec un dessin explicite de Tom of Finland (un type en uniforme, l’autre à poil, j’ai oublié les détails) et j’étais à moitié cinglé. Il y avait dans le public un jeune rebeu super agressif et je lui ai fait la morale, je lui ai expliqué les règles du pogo. On ne donne pas des coups de latte, on aide les gens à se relever. Il m’écoutait la tête baissée. Il regardait mon tee-shirt et il ne savait plus où se mettre, c’était ma période n’importe quoi… Le groupe avait une énergie épatante et paraissait s’amuser beaucoup, ils et elle souriaient tout le temps. Je me rappelle aussi que je suis sorti après le dernier RER, que la titine n’avait plus de place en bagnole et que je suis rentré à Paris à pied, le jour se levait quand je suis arrivé à proximité d’une station de métro. Je marchais beaucoup à l’époque, je m’en moquais.
Sinon pour l’entrée Wikipédia, je ne trouve quasiment rien en ligne (hormis le lien indiqué juste en dessous) et je n’ai plus aucune des interviews parues dans la presse spécialisée à l’époque donc pour le moment, je complète l’entrée des Thugs…
- Pour une biographie du groupe : http://scenesderockenfrance.com/tup7.html
- Quelques morceaux sont disponibles sur youtube (avec un son parfois médiocre). L’album complet traînait sur les sites de torrent il y a quelques années mais je crains qu’il n’ait disparu. Vivement que Nineteen something s’en occupe…
- Il y a une page facebook. L’un de ses contributeurs a longtemps rêvé qu’obtenir 500 like pousserait à une reformation.
Paris, 18 août 2015
Chouette billet ! merci de parler de ce disque, il y a un projet en cours de gestation pour célébrer dignement les 20 ans de sa sortie.
Merci. J’ai dû brader ma discothèque à 2 reprises dans les années 90 mais je suis heureux d’avoir réussi à conserver ce formidable album.
C’est une très bonne idée d’avoir raconté ça. Une occasion supplémentaire pour moi de raviver des centaines de souvenirs de Drive Blind en particulier et des années 90 musicales en particulier. Merci !
Merci pour ton commentaire fort sympathique.