Toi non plus / La ville

Toi non plus

Si j’étais triste mais je ne le suis qu’à moitié. Si j’étais brillant mais ça se saurait. Si ma vie. Si mes phrases. Si l’emphase à laquelle je me raccroche. Si je pouvais changer ce qui cloche. Si tout ce qui encombre. Si tout ce qui détruit. Si tout ce qui grignote l’envie. Si les rencontres où je n’ai pas été à la hauteur. Si tout ce que j’ai perdu sans l’avoir oublié. Si toutes les villes où je n’étais que de passage. S’il me restait douze ou vingt-quatre heures de vie. Si j’en avais assez des si.
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Épilogue

Ne pas se raconter d’histoires, ouvrir les yeux juste. Aspirer le paysage avant que de s’y fondre. Engloutir le monde d’un seul regard. D’un même élan. Essayer toujours. Ce qui sur le papier pourrait réussir et ne réussit pas. Le papier n’était peut-être pas de bonne qualité. Ou alors ce n’était pas le bon jour. Le bon moment. Pour s’endormir, compter les obstacles. Les jours où l’on souhaiterait mourir, les jours où l’on se satisfait de peu. Les jours où l’on espérait mieux. Les nuits égales. Essayer à tour de rôle et à tour de bras et sans jamais montrer la plus petite trace d’ennui, de lassitude. Ne pas non plus raconter d’histoires. Ne pas non plus se la raconter. Tenter l’inédit malgré tout ce qui a déjà été fait ou écrit. Ce qui n’est pas gagné n’est pas gâché pour autant, il convient de s’en persuader même si, et tout le monde le sait, rien n’est jamais assez.

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