sur les concerts et les services d’ordre

Découvrir l’émission de radio Konstroy puis le site d’annonce de concerts razibus.net a changé du tout au tout ma consommation de concerts et m’a permis de réfléchir un tout petit peu sur l’inutilité manifeste des services d’ordre. Je ne parle pas ici des festivals estivaux où je n’ai pas mis les pieds depuis Noir désir aux Eurockéennes en 1995 ni des hangars type Zénith ou Bercy. Je parle des concerts où la proximité physique et le nombre de personnes permet d’espérer un minimum d’échanges et d’émotions non exclusivement marchands.

Lorsqu’on lit les témoignages des acteurs historiques de la scène punk française (voir notamment l’interview des Bérus dans l’ouvrage Nyark, nyark), il apparaît qu’un groupe souhaitant tourner avait alors tout intérêt à créer son propre service d’ordre, notamment pour éviter les problèmes avec les skins. Mais c’était il y a plus de trente ans ces histoires. C’est vieux, ce n’est plus d’actualité. Je me rappelle aussi, et pareil c’est de l’histoire ancienne, du service d’ordre des Shériff au concert de soutien au Sous-marin à Vitrolles en 1997 et le service d’ordre n’était pas là pour jouer au flic et te regarder d’un air méprisant si tu buvais une bière ou fumais un joint, non, le service d’ordre était là pour aider les gens à monter danser sur scène. Et c’était très bien comme ça.

La même semaine en mai dernier, j’ai vu les Burnings heads à La Flèche d’or et Oi Polloi dans un squat du 12e. Prix libre d’un côté, dix-sept euros de l’autre et je ne parle pas de la qualité des concerts, j’ai adoré revoir les Burning, je parle de l’environnement. D’un côté cinq gros connards noirs à l’entrée en bombers noirs aussi, de l’autre rien, juste les personnes organisant le concert et gérant le squat. Et dans le 12, il y avait un monde fou, la bière coulait à flot et il n’y a pas eu le moindre problème. Des punks à chien, des jeunes punks tout neufs, des skins plus ou moins red, un nombre de filles plutôt élevé et ça s’est passé sans la moindre embrouille. Aucun besoin de fachos noirs à l’entrée. Et j’ai vérifié ensuite en d’autres endroits que ces milices méprisantes ne servent à rien. Ça fait ouvrir les sacs, ça fait jeter les bouteilles d’eau ou de bière, ça te demande d’attendre comme si tu étais du bétail. Ça ne sert à rien à part me donner envie d’aller écouter de la musique ailleurs. C’est comme les caméras ou les militaires dans les rues, à force de les voir, on finit par trouver ça normal, et ça ne l’est pas.

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Paris, 19 septembre 2015

 

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