Archives par mot-clé : écriture

faute de mieux

Et si là je remplaçais vulgaire par médiocre, est-ce que ça ne sonnerait pas mieux ? « Assise dans le couloir en compagnie de ses amies vulgaires », « assise dans le couloir en compagnie de ses amies médiocres », ou de ses médiocres amies ? non, amies vulgaires, c’est bien comme ça. « Assise dans le couloir en compagnie de ses amies vulgaires, elle buvait son café en souriant et regardait en ma direction ». Et semblait me regarder ? et me regardait l’air de rien ?… C’est quoi la fin déjà ? Ah oui, la soirée en boîte où il la trouve en train de se faire baiser par derrière dans les chiottes alors qu’elle vomit. Il vaut mieux me regardait l’air de rien alors. Continuer la lecture de faute de mieux

Vocation

Entre cinq et sept ans, je pouvais répondre sans hésiter. Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? me demandaient les adultes et aussitôt je répondais conducteur de char en un large sourire. Mes parents habitaient Nomeny, un village près de Pont-à-Mousson et ce devait être l’été. Un convoi militaire a défilé toute l’après-midi au soleil, des dizaines et des dizaines de chars avançaient dans un fin nuage de poussière et de vapeurs d’essence, je les regardais assis devant la maison. Ils étaient beaux, les chars comme les militaires. Je voulais être des leurs. J’aurais aimé me lever et les suivre, me fondre dans les rangs. Ils étaient beaux, ils savaient où ils allaient et ça semblait leur plaire. Cette allure. Cette fierté. Moi aussi je voulais inspirer ça aux gens. Chaque fois que j’écoute Thiéfaine, je revis cette scène. Un des seuls souvenirs de mon enfance où je ne suis pas en train de me faire casser la gueule. Un souvenir agréable donc. Continuer la lecture de Vocation

les moments vides

Quand j’étais seul c’est vrai, c’était plus facile quand même. Pas au niveau financier, sentimental ou sexuel, là non, c’était le plus souvent laborieux. À l’occasion, cela devenait n’importe quoi… Il y avait les moments vides et eux manquent à l’appel. C’est vrai aussi, il n’y avait pas internet… Pas de jeux en ligne ou de Facebook. Pas de site d’actualités plus ou moins payants. De sites de photos, de vidéos, de musique, il n’y avait rien et je n’avais pas non plus de télévision… Une radio juste. Une chaîne de qualité moyenne. Un vieil ordinateur et des piles de bouquins dans le couloir. Alors trouver du temps à ne rien faire ou bien n’importe quoi était plus facile, oui. Continuer la lecture de les moments vides