Archives par mot-clé : 2000

The Pixies (à Val.)

Les Pixies encore, ça faisait longtemps. Dix ans minimum et je compte large. Black Francis, Joey Santiago, Kim Deal, plus le batteur dont je ne me rappelle jamais le nom. I bleed. Le visage en sang un jour sur deux, I bleed, évidemment, comme si j’avais le choix. Je ne me soigne pourtant pas. Ni l’envie ni le temps. Pas même l’espoir d’y croire.

Les Pixies, c’était il y a longtemps. Je me rappelle alors. Les Inrocks première formule. Bimestriel en N&B car trop de couleur distrait le spectateur et je ne suis pas loin d’être d’accord et je me range (déjà) dans les vieux cons, j’étais (déjà) abonné, je le fus en neuf adresses différentes. J’ai arrêté depuis.
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“Sixteen again”

L’ombre d’un chien. La destinée. Les mots fléchés du Parisien. Les reniements multipliés. D’autres choses encore, m’échappent. Tu le sais, je ne suis ni des perdants ni des vainqueurs. Ce genre de lutte ne me concerne pas plus aujourd’hui qu’hier. Quand je travaille, je le fais bien. Quand je t’adore idem. Tu me juges intolérant mais tu ne m’as pas connu à seize ans. Personne ne m’a connu alors, j’étais difficile d’accès. Le moins que l’on puisse dire si tant est que dire soit utile, parfois. Rien d’innocent. Jamais. Aucun de mes gestes. Aucune de mes phrases. De mes silences contraints. L’histoire ancienne avec laquelle il nous faudra composer d’une nuit l’autre. Continuer la lecture de “Sixteen again”

Virginie

[petit feuilleton romantico-amoureux en 7 + 1 épisodes]

Joli mensonge

la douceur folle de ces nuits où je ne sais rien faire sinon te regarder dormir en paix
impossible de geste
fermer l’œil
m’ennuyer
incapable de penser à autre chose qu’à toi et tu t’en fous royal tu dors et ronfles et rêves et tu as raison bien sûr et si j’étais moins bête je ferais de même mais non ça ne se passe pas comme ça
la nuit s’éclaire chassée
j’attendrai tes charmes au dehors
à la lisière

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Élégie n°2

tu reviendras me tailler les veines plus tard j’ai une pinte à finir
des gens à qui parler aussi
s’ils daignent m’écouter
ce soir l’affaire est d’importance
l’échéancier rigoureux
mauvaises chansons
mauvais parfums
mauvaises vibrations et je ne suis pas présentable
les cheveux trop courts
ma veste rouge et noire
j’ai bu aussi
mon haleine sent
qu’avons-nous fait et
qu’attendons-nous pour cesser sinon un coup de pouce charitable
il ne viendra pas

tu te réjouiras une fois prochaine

elle devait être là elle n’y est pas
alors perdre mon temps et aujourd’hui et dans l’ensemble je me hais
c’est étonnant le nombre de nanas qui sont géniales
c’est étonnant comme je suis nul souvent
et je ne me lasse pas de mon étonnement

tu reviendras me tailler les veines plus tard
pour elle
je veux bien vivre encore un peu
jusqu’à son retour déjà

une petite brune accroche son manteau
je pense à toi bien qu’elle soit plus jolie
elle picole moins aussi
mais son mec arrive aussitôt
j’ai souhaité notre bonheur et tu n’en voulais pas

chercher à se plaire
arpenter les carrières
la mère de mes enfants s’y promène peut-être
sinon je prendrais des photos

carriere

Paris, janvier – mars 2000

La fraude réanimation (premier étage droite)

Elles parlent de leurs enfants du matin au soir et je ne dis rien. Je n’en ai pas. Leurs enfants et leurs maris. Je vis seul, je ne baise plus. La moitié des entrants sont alcooliques et elles en rigolent. Elles ne comprennent pas et jugent. Chaque soir, après le boulot, je passe à l’épicerie du coin acheter mes 2 bouteilles de 12°5, sinon je ne dors pas. Sinon je tremble ou cauchemarde. Je ne dis rien. Je ne vais pas tarder à les haïr et c’est dommage, pour une fois mon travail m’intéresse. Ce n’est pas si fréquent.

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Carte postale

Les voyages se font rêvés les yeux ouverts, les yeux fermés, les voyages se perdent ou ne se font pas, se font mal, ce n’était pas le bon moment, la destination appropriée, et les couples suivent le même chemin, la même trajectoire, les couples ne réfléchissent pas assez, manquent de recul et à ce morceau d’époque, j’appartenais à un couple, je vivais en couple, j’y étais même heureux je pense et les vacances approchaient et nous préparions le départ avec le plus grand soin, soucieux de réussite, de perfection, nous désirions un voyage à la hauteur de l’amour que nous éprouvions ou croyions éprouver l’un pour l’autre, notre premier voyage ensemble car enfin, la semaine à Londres ne comptait pas, nous y étions hébergés chez des amis à elle, là nous partions trois semaines, tous deux seuls, nous en avons rêvées six mois avant, nous les avons préparées deux mois plus tôt, et nous n’en finissons plus aujourd’hui de les regretter, de les haïr presque, de les haïr comme nous nous haïssons l’un l’autre presque.

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ne pas t’écrire / la technique de drague la plus nulle

Ne pas t’écrire. Ne pas t’appeler. Ne pas attendre ton appel. Si le voyant du répondeur ne clignote pas, inutile de vérifier les messages… Ne pas tourner en rond. Ne pas compter les heures. Ne pas boire. Écrire, juste écrire. Écrire pour moi et mes ami-e-s et tu n’en fais pas partie. Un choix qui t’appartient, tu as eu toutes les cartes en main. Faire comme si tu ne comptais plus, comme si tu ne comptais pas. Savoir que tu comptes moins que mes textes. Savoir que tu comptes plus que tout le reste.

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