brèves et fatras – alcool etc.

L’hébergement gratuit sur internet suppose que les données déposées sont destinées à être commercialisées sans que l’on sache comment – et ça m’ennuie. La plupart des bricoles parues sur le micro-blog brèves & fatras – textes minuscules et notes en vrac sont ici, et .

C’est le troisième verre qui pose problème. J’ai arrêté les bars avec la naissance du môme et un verre aujourd’hui, un verre de whisky, ne fait pas 3 ou 4 cl. Non. Le troisième verre fait franchir le seuil critique de la demi-bouteille. Je le sais. Je le prends. Et j’y prends plaisir.
Je sais pourtant que je le payerai cher. Je passerai une sale nuit, entre sang et sueur. Je m’éveillerai à 5 ou 6 heures le crâne lourd. Au pire et cela m’est déjà arrivé je serai nauséeux tout le week-end. Mais il en reste et j’ai soif encore. Je suis capable de lire encore. De boire encore. Et me moque des conséquences. (Paris, 10 avril 2015) Continuer la lecture de brèves et fatras – alcool etc.

brèves et fatras – écriture

L’hébergement gratuit sur internet suppose que les données déposées sont destinées à être commercialisées sans que l’on sache comment – et ça m’ennuie. La plupart des bricoles parues sur le micro-blog brèves & fatras – textes minuscules et notes en vrac sont ici, et .

Des dizaines d’histoires et de poèmes attendent sans un bruit que je me décide à travailler. Lâcher l’ordi, les jeux en ligne, les vidéos pornos et neuf fois sur dix, la paresse l’emporte. Ils attendent. Quelques lignes surgissent parfois dans un coin de mon crâne alors que je fume une cigarette au balcon. J’oublie le plus souvent de les noter. (Paris, juin 2015)

Il ne s’agit pas d’écrire ce qui me passe par la tête. Il s’agit de choisir quelques mots, une situation et de viser le vrai. Souvent ça rate. (2014 ?) Continuer la lecture de brèves et fatras – écriture

PJ Harvey, Dry, 1992

PJ Harvey a mon âge, ce qui aujourd’hui ne signifie pas grand chose tant vivre est devenu une habitude à laquelle on ne réfléchit plus guère. Il y a des moments où ça va bien et d’autres où c’est une horreur, il y a des crises, des doutes mais bon, ça fait plus de quarante que ça dure et on finit par savoir un peu se défendre, quitte à s’abimer dans des produits divers et variés, légaux ou non. Ça arrive encore de s’effondrer en larmes la nuit venue mais le lendemain on va acheter les croissants pour les enfants avant de partir au boulot l’air de rien.

PJ Harvey avait mon âge en 1992, ce qui change tout. Une femme de mon âge en couverture des Inrockuptibles. Une femme de mon âge passant chez Lenoir toutes les semaines. Mais surtout une femme de mon âge capable d’écrire sur son dépucelage (Happy and bleeding) ou sur le triolisme (Oh my lover). Moi qui n’avais encore jamais touché la moindre femme. Une femme capable de mener un groupe au son sec et brutal, moi qui savais tout juste aligner trois accords après des dizaines d’heures à m’esquinter les doigts sur une guitare acoustique de qualité médiocre. Continuer la lecture de PJ Harvey, Dry, 1992

pour solde de tout compte

Tous les textes ci-dessous, classés par ordre chronologique d’écriture, tournent autour de la même personne. Comme il s’agit d’une amie, et pour essayer de conserver un minimum mon équilibre affectif, ce devrait être les derniers textes sur ce sujet.

Déjà trop tôt

tu me manques déjà tu sais
ça fait à peine six heures et j’ai envie de te voir
t’entendre
t’offrir une bière
j’ai enfin compris que je ne prendrai jamais la moindre initiative pour t’attirer dans mes bras
mais je suis lent
c’était évident Continuer la lecture de pour solde de tout compte

tout ce petit cinéma

ça finira bien par arriver
je cesserai d’espérer quoi que ce soit et ce sera plus simple alors
je me coucherai plus tôt
moins ivre
je pourrai lire
m’endormir sans tristesse ni remords
tout ce petit cinéma
lassant
routinier

je ne te regarderai plus partir avec une question me brûlant les lèvres et que je ne t’ai jamais posée
« est-ce que ça te dirait qu’on passe la nuit ensemble ? »
et je ne te la poserai jamais…

il faudrait justifier ensuite et
je n’ai pas grand chose à t’offrir
une nuit de tendresse une à deux fois par an
quelques poèmes sans doute
quelques courriers comme tu n’en as jamais reçu
pas de quoi se taper le cul par terre
bien entendu tu mérites mieux et tu sais
j’espère vraiment que tu l’obtiendras
juste j’enrage que ce ne soit pas dans mes bras

Oléron, 24 septembre 2015

Radio Béton ! Tours, 93.6

Il y a la chanson célèbre de ce vieux con* de Lou Reed, « My life was saved by rock’n’roll » sur le dernier album du Velvet (je ne compte pas Squeeze) et je sais que certains et certaines pensent que c’est exagéré, c’est comme parler de livres ou de films qui ont changé notre vie, concrètement ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si je n’avais pas lu Last exit to Brooklyn et Bukowski à dix-sept ans, ma vie n’aurait pas été ce qu’elle a été et si je n’avais pas vu Un monde sans pitié à dix-huit, pareil, je serais devenu une autre personne. Ce n’est pas le rock’n’roll qui a sauvé la mienne durant l’année universitaire 1989-1990, c’est une station de radio tourangelle. Voulant devenir écrivain, je m’étais inscrit en Lettres modernes – je ne savais rien encore, j’étais un puceau mal dans sa peau bouffé par la trouille. J’avais peur de mon corps, de l’avenir et des femmes évidemment. Je n’étais pas armé. Continuer la lecture de Radio Béton ! Tours, 93.6

Audition 1 et 2

Audition 1

L’angoisse qui monte et contamine toute la famille. Mon gosse tremble pour moi, il en fait des cauchemars et lorsqu’il me demande si je suis prêt, il a des sanglots dans la voix, détends-toi chéri, mais détends-toi à la fin. Rien ne devrait se payer si cher. Répète-le après moi, ce n’est qu’un concours, et si tu le rates aucune importance, l’avenir t’appartient car tu as du talent, il faut juste apprendre à le vendre.
Une cafétéria déserte et contre le mur du fond un large aquarium où trois quatre poissons attendent comme moi
L’angoisse qui monte
Je passe dans dix minutes Continuer la lecture de Audition 1 et 2

Gin tonic

elle est assise à quelques mètres
à contre-jour
je ne peux la regarder et même si je le pouvais
sans doute je n’oserais pas

c’était rigolo hier
j’envoie un mail
elle passe dans ma chambre et tout de suite je propose qu’on aille bosser ailleurs alors que depuis des années je rêve qu’un soir enfin elle me rejoigne
nous partons nous installer à la réception
et parlons travail Continuer la lecture de Gin tonic