je ne m’ennuie pas tout à fait
je préférerais être ailleurs c’est tout
les journées s’étirent en chaleur
routinières
les repas trop longs
cette ahurie de belle-sœur… Continuer la lecture de Côte d’Azur
Archives de catégorie : 2010 et après
Un autre été dans le 8-3
Cela fait neuf ans qu’avec mon fils et ma femme, nous sommes au mois d’août sur la Côte d’Azur chez mes beaux-parents. Le beau-père est mort en mars 2012. Je le supportais mal mais mon fils a été très touché, ma femme aussi, ils leur arrivent encore de pleurer. La succession se passe mal, ma femme et sa mère ne parviennent pas à se parler. Comme tous les étés, je me concentre sur le gamin, l’emmène à la plage matin et après-midi, lui offre une revue par semaine minimum – Journal de Mickey cette année. Je dissimule au mieux le dégoût que m’inspire la région.
Bons petits plats et vins…
La bouffe, ça ne m’a jamais intéressé
Les bons petits plats
Les bons petits vins
Tout ce qui est bon et petit m’ennuie
Héroïne
L’héroïne me manque
je me souviens…
quitter enfin mon corps
vivre au dessus
vivre plus loin
et enfin comprendre la vérité
ce que je suis
ce que je vis
ce que je rate… mais ça n’a plus guère d’importance Continuer la lecture de Héroïne
Noir Désir (Myriam) et moi (2)
Noir Désir, mais j’ai déjà essayé une fois de l’écrire, et je n’en ai pas fini avec eux, fut témoin et acteur de toutes mes étapes importantes ces 25 dernières années. Ce qui fait un peu beaucoup.
Au cœur il y a Myriam évidemment et je n’en parle jamais, à personne. C’est de l’histoire ancienne. Et je déteste les gens qui radotent. Les mêmes vieilles histoires, tout le temps. C’est insupportable… Myriam n’existe plus même si je la google encore tous les trois ou quatre ans une quelconque nuit où je suis seul et saoul à la maison ce qui m’a permis d’apprendre son mariage il y a déjà longtemps, en 2011 peut-être, à un ou deux ans près, je ne suis pas fan des précisions chronologiques, en Bretagne évidemment. Cela fait 18 ans que nous ne nous ne sommes ni croisés ni adressés la parole et ce fut la première femme de ma vie et sans aucun doute la plus déterminante.
Continuer la lecture de Noir Désir (Myriam) et moi (2)
Barcelone, notes juillet 2014
Les lieux parfaits
Les lieux ne changent rien à l’affaire tant que je peux trouver un coin pour écrire, un paquet de cigarettes et une poignée de bières. Le confort varie, la qualité des petits déjeuners également. J’observe. Le style des filles, les jeux pour enfants, les jeunes en troupeaux. J’observe et ne retiens rien. Les lieux sont un décor de faible importance. Oh bien sûr parfois tout se met en place à la perfection et je me dis j’aimerais bien vivre là. Les lieux parfaits ne méritent guère plus qu’un conditionnel.
UAB, 3 juillet 2014
Le corps et les restes
Toutes ces histoires, toutes ces belles et grandes histoires, l’âme, la volonté, l’intelligence et la réflexion, la toute puissance de l’esprit, oui bien sûr, c’est vrai, ça compte, on ne peut le nier, je suis chercheur après tout, chercheur précaire mais chercheur quand même, mais aujourd’hui, et les jours et les semaines, les mois qui précèdent, plus d’un an que ça dure, depuis que j’ai commencé à préparer ce fichu concours, et avec ma femme, on en rigole, c’est les options qui lâchent dit-elle, et c’est infernal comme le corps et ses douleurs prennent le dessus, balayant tout sur leur passage, la joie et le soleil, les plaisirs les plus simples comme les plus rares, et même devant mon fils aujourd’hui je ne sais plus jouer la comédie en permanence et souvent je grimace, il m’arrive d’avoir les larmes aux yeux.
Continuer la lecture de Le corps et les restes
Noir Désir et moi (1)
Je ne sais par où commencer même si point et lieu de départ sont connus. Issoudun, 1987, dans la chambre de Yann D. Yann D, je l’aperçois encore une fois tous les deux-trois ans lorsque j’emmène mon fils en vacances chez ma mère, il est journaliste à la Nouvelle République maintenant. Je me rappelle, ce devait être en 1992, il était en école de journalisme alors et faisait son stage aux Inrockuptibles, première formule, bimestriel en noir & blanc et chroniques impeccables. Les seuls à l’époque à pouvoir en France mettre les Pixies ou PJ Harvey en couverture – j’ai encore les numéros dans un placard proche. Je les relis parfois en diagonale. Je connais la plupart des textes par cœur. Il a décroché un stage, écrit une chronique de disque et j’ai alors pensé qu’il m’avait volé ma place. J’étais fait pour écrire là, c’était comme ma famille, mes grands frères idéaux. Ça ne s’est pas fait. Lui a fait une école de journalisme et moi non, j’ai fait d’autres choses et dans le désordre. Mais lieu et point de départ sont connus. Continuer la lecture de Noir Désir et moi (1)
Écrire sur le rock, première partie
Écrire sur le rock est sans doute l’un de mes projets les plus anciens et celui qui me paraît, et j’essaye ici de comprendre et d’expliquer pourquoi, le plus difficile à mettre en œuvre. Avant le billet consacré aux Bérurier noir publié il y a quelques mois sur ce blog, je n’avais jamais réussi à terminer quoi que ce soit. Pas la moindre critique d’album, pas le plus petit compte rendu de concert. J’ai pourtant essayé. Je me suis obstiné comme rarement. J’ai brouillonné pendant des heures. J’en ai rempli des tiroirs de ratures avant de tout jeter. Comme si la barre était trop haute… Écrire un poème, une nouvelle, un roman, aucun problème, je sais faire – c’est moins bon que je ne le souhaiterais mais je sais faire -, je me suis dressé pour ça, mais écrire pourquoi Où veux-tu qu’je r’garde (Noir Désir, Barclay, 1987) a changé ma vie, là non, je n’ose ni n’y parviens. Et c’est bizarre quand même.
Continuer la lecture de Écrire sur le rock, première partie
l’air triste
souvent j’oublie de me battre
me laisse porter juste
je me le reproche ensuite avant que d’oublier
il y aurait tant à faire c’est vrai
voyager, écrire, rencontrer
faire l’amour plus souvent et en redemander
j’oublie
je n’ai pas la force ou l’envie
et la douleur domine Continuer la lecture de l’air triste