Archives de catégorie : Écrire sur le rock

sur les Thugs

C’est plus délicat que d’habitude ici. Avec Casey, Drive Blind ou Neil Young,  c’est facile : je connais leur musique, leurs textes, je les ai vus sur scène et si je les croisais dans la rue, je ne les importunerais pas. J’ai un trop grand respect pour ces personnes et surtout,  je n’ai pas grand chose à leur dire, « J’aime beaucoup ce que vous faîtes, merci pour tout » ? Je ne suis pas quelqu’un de bavard, je ne suis pas à l’aise avec la parole. Et suis d’une timidité hautaine.

Avec les Thugs, cela s’est passé différemment. Je les ai vus plus souvent sur scène qu’aucun autre groupe ou artiste (40, 50 fois ?), j’ai partagé des repas avec eux, tenu leur stand parfois, fais du camion dans le centre de la France, taxé des clopes, j’ai même dormi chez Christophe (batterie, chant) à Angers pour une série de concerts au Chabada en 96. Dans mes archives, je dois encore avoir cette carte postale envoyée des US par ce même Christophe lors d’une tournée avec les Girls against Boys. Et puis j’ai abusé. Il m’a recadré gentiment. J’ai continué à déconner et on n’a plus eu vraiment de rapports ensuite. Je n’ai pas été très malin dans l’histoire. Et comme c’est délicat, le plus simple est peut-être de reprendre les faits dans l’ordre chronologique. Continuer la lecture de sur les Thugs

Fauve≠

Mars 2014

Je n’ai pas écouté l’album, pas encore, – je viens de récupérer des compil’ de rap australien*, j’ai des priorités – , je n’irai pas les voir en concert – ça doit suer l’adulation à peine pubère, ça risquerait de m’énerver, et puis c’est impossible d’avoir des places sur Paris -, une chanson sur deux m’agace mais tout de même, la claque, il y avait quelques années que je n’avais pas ressenti ce frisson, cette urgence, les chansons en boucle et les paroles qui s’imposent en deux écoutes à peine. L’impression que ce texte (Kané, Blizzard), c’est ma vie qui défile mieux que je ne saurais l’écrire. Je connais ce qu’ils racontent. Je le connais par cœur. Comme dans Un monde sans pitié. « Qu’est-ce qu’ils nous ont laissé putain ? On n’a plus qu’à être amoureux comme des cons ». Comme Sixteen again des Buzzcocks, Aujourd’hui maintenant d’Expérience ou Entre deux feux de Programme. Continuer la lecture de Fauve≠

Écrire sur le rock : St Vincent (Têtes raides)

St Vincent (Le bout du toit, 1996, piste 1) est peut-être l’une des plus belles chansons que je connaisse et que je l’aie planquée dans un coin de mon cerveau jusqu’à l’oublier vingt années durant ne change rien à l’affaire.

Je ne sais pas s’il existe un Saint Vincent dans la tradition et je m’en moque. La tradition catholique n’est pas mienne. Continuer la lecture de Écrire sur le rock : St Vincent (Têtes raides)

Noir Désir (Myriam) et moi (2)

Noir Désir, mais j’ai déjà essayé une fois de l’écrire, et je n’en ai pas fini avec eux, fut témoin et acteur de toutes mes étapes importantes ces 25 dernières années. Ce qui fait un peu beaucoup.

Au cœur il y a Myriam évidemment et je n’en parle jamais, à personne. C’est de l’histoire ancienne. Et je déteste les gens qui radotent. Les mêmes vieilles histoires, tout le temps. C’est insupportable… Myriam n’existe plus même si je la google encore tous les trois ou quatre ans une quelconque nuit où je suis seul et saoul à la maison ce qui m’a permis d’apprendre son mariage il y a déjà longtemps, en 2011 peut-être, à un ou deux ans près, je ne suis pas fan des précisions chronologiques, en Bretagne évidemment. Cela fait 18 ans que nous ne nous ne sommes ni croisés ni adressés la parole et ce fut la première femme de ma vie et sans aucun doute la plus déterminante.
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Écrire sur le rock, première partie

Écrire sur le rock est sans doute l’un de mes projets les plus anciens et celui qui me paraît, et j’essaye ici de comprendre et d’expliquer pourquoi, le plus difficile à mettre en œuvre. Avant le billet consacré aux Bérurier noir publié il y a quelques mois sur ce blog, je n’avais jamais réussi à terminer quoi que ce soit. Pas la moindre critique d’album, pas le plus petit compte rendu de concert. J’ai pourtant essayé. Je me suis obstiné comme rarement. J’ai brouillonné pendant des heures. J’en ai rempli des tiroirs de ratures avant de tout jeter. Comme si la barre était trop haute… Écrire un poème, une nouvelle, un roman, aucun problème, je sais faire – c’est moins bon que je ne le souhaiterais mais je sais faire -, je me suis dressé pour ça, mais écrire pourquoi Où veux-tu qu’je r’garde (Noir Désir, Barclay, 1987) a changé ma vie, là non, je n’ose ni n’y parviens. Et c’est bizarre quand même.
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Les bérurier sont les rois / en 1983

La bataille de Pali-Kao est l’un des rares albums indispensables que je connaisse, l’un des seuls que j’écoute depuis plus de 20 ans et, toujours, je réagis de la même façon. Quand arrive « Les béruriers sont les rois », je monte le son. Quand arrive la première version de « Lobotomie hôpital », je monte le son encore et il y a longtemps que, sans m’en rendre compte, je hoche la tête avec le sourire, je tape des pieds, j’ai l’impression qu’il ne peut rien m’arriver. Ce qu’ils ont fait après, je respecte mais n’écoute plus depuis longtemps. Si, à la limite, « Porcherie » en live, quand on est saoul et en meute, ça passe, ça défoule mais seul chez soi, ça ne veut plus rien dire. Tandis que « Lobotomie ». Ou « Les bûcherons »…

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